Quand il s’agit de dénoncer à coups de riffs la fin inévitable de l’humanité, Cattle Decapitation n’a pas d’égal. Avec Terrasite, les Américains ont encore frappé fort. Ce huitième album est un pamphlet sonore contre la déchéance de notre espèce, oscillant entre death metal technique, grindcore furieux et passages mélodiques aussi surprenants que jouissifs.
Les chansons, comme A Photic Doom ou Scourge of the Offspring, alternent entre brutalité crue et arrangements chaotiques qui t’emmènent direct au bord de l’effondrement psychologique. Bref, un pur régal. Niveau prod ? Nickel, comme d’hab chez Metal Blade. C’est propre, puissant, tout en restant oppressant. Si t’es pas devenu misanthrope après ça, t’es passé à côté.
Vous pensiez qu’Obituary était cramé ? Grave erreur. Ces vétérans de la scène death metal floridienne nous ont rappelé cette année pourquoi ils sont des légendes vivantes avec Dying of Everything. Ça sent la moiteur du bayou et le thrash crasseux de la fin des 80s, tout en apportant une touche de modernité bienvenue.
La voix de John Tardy ? Toujours aussi glaireuse et terrifiante. Les riffs de Trevor Peres ? Des murs sonores à encastrer tes murs. Mention spéciale aux titres The Wrong Time et My Will to Live, parfaits pour allumer le pit au Hellfest ou dans ton salon. Allez, plus personne n’a d’excuses pour ignorer ces papis du brutal.
Sanguisugabogg, cet ovni venu de l’Ohio, continue de remuer les tripes avec un album qui fait honneur à leur réputation : c’est sale, grotesque, et tellement jouissif. Sur Homicidal Ecstasy, ils balancent du death metal old-school dans ta face, avec ce petit twist moderne qui leur donne leur identité si singulière.
Entre des morceaux comme Mortal Admonishment ou l’infernal Skin Cushion, le quatuor t’amène dans une descente aux enfers pleine de sueur, de sang, et de groove pachydermique. Ici, on joue très bas sur les fréquences. Attention aux vibrations si t’as des voisins sensibles.
Coup de projecteur sur Crypta, quatuor brésilien mené par des guerrières du death. Oui, le genre a encore du mal à donner assez de place aux femmes, mais Crypta casse les codes une hache dans chaque main. Avec leur deuxième opus Shades of Sorrow, elles tabassent comme si elles voulaient venger Mère Nature herself.
Le single Lord of Ruins et l’épique The Other Side of Anguish illustrent parfaitement leur mélange explosif entre mélodie et agressivité. Le chant guttural de Fernanda Lira t’attrape à la gorge et ne lâche pas avant la dernière note. Une pépite qui montre que la nouvelle scène a de quoi rivaliser avec les mastodontes.
Okay, okay, on triche un peu avec celui-là : techniquement, An Unexpected Reality est sorti en début d’année, mais sa réédition vinyle (coucou les collectionneurs compulsifs) a remis ce missile sous les projecteurs. Les ricains de Gatecreeper t’offrent un voyage audacieux à travers deux faces d’un même disque.
La face A ? Une série de morceaux ultra-rapides qui te compressent comme une tenaille de grindcore. La face B ? Une chanson unique de onze minutes, pesante comme un bulldozer, qui mélange doom, death et mélancolie. Sérieux, qui d’autre que Gatecreeper ose ce genre d’expérimentation ? Spoiler : pas grand monde. Résultat ? Une claque, rien de moins.
Tu crois vraiment qu’on va oublier notre scène locale dans ce top ? Impossible. Voici quelques perles tricolores qui font honneur au death metal made in France :
2023 n’a pas manqué de nous offrir de quoi jubiler. Des légendes qui reviennent en force, des nouveaux venus qui envoient la sauce, et surtout, une diversité qui prouve que le death metal est loin, très loin d’être à court de souffle. Que tu sois fan de brutalité old-school, de death technique ou de mélodies lugubres venant du plus profond des abysses, cette année t’a servi sur un plateau. Alors, balance ton album préféré en commentaire et let's mosh ! 🤘