D’emblée, Le Grand Voyage, sorti en 2019, s’impose comme une expérience auditive planante et immersive. Klone, groupe originaire de Poitiers, est passé maître dans l’art de peindre des paysages sonores vastes et introspectifs. Avec cet opus, ils nous embarquent littéralement pour un périple qui flirte avec le post-rock et le métal atmosphérique.
C’est un album « introspectif », et oui, je sais, ça fait cliché. Mais il faut bien le reconnaître : chaque piste, de Yonder à The Great Oblivion, t’emporte ailleurs. Pas l’album qu’on mettrait pour un wall of death, certes, mais un incontournable pour les moments de calme après la tempête.
Que vaut vraiment Etemen Ænka, la pépite de Dvne sortie en 2021 ? Tout d’abord, notons que ces Écossais n’ont plus rien à prouver. Leur mélange unique de post-métal et de progressif leur assure une place de choix dans un genre souvent saturé de clones.
Avec cet album, Dvne explore des univers conceptuels et musicaux aussi riches que son titre étrange, inspiré des mythologies anciennes (traduisez littéralement « fondation céleste » en akkadien, si ça vous éclaire).
Concrètement ? Si tu aimes être pris à la gorge par des mélodies aériennes qui s’effondrent dans des riffs lourds sans préavis, cet album mérite toute ton attention.
Le death métal technique n’a pas pour habitude de faire dans la dentelle, mais Ulcerate le sublime avec une précision clinique. Shrines of Paralysis, sorti en 2016, est une œuvre de furie maîtrisée, où chaque riff cisèle une ambiance oppressante et suffocante.
L’aspect le plus marquant ? L’équilibre impeccable entre technique et émotion. Derrière ce mur de son complexe se cachent des nuances qui, après une écoute attentive, révèlent toute la profondeur du disque. Attention, ce n’est pas à poser en fond sonore. Ça s’assimile, comme une science occulte.
En 2019, Verbal Razors, pur produit de la scène thrash crossover française, venait balancer Une vie de regrets. Honnêtement, aucun regret à avoir en écoutant cet album qui frappe là où ça fait mal.
En live, Verbal Razors, c’est une boucherie (spoiler alert : t’as intérêt à plonger direct dans le pit). Ce disque capture cette énergie brute avec une production old-school qui souligne le côté DIY de la bande. C’est un coup de maître français pour les amateurs de thrash qui ne prennent pas le genre à la légère.
Et puis il y a Gojira. Ces mecs sont aujourd’hui l’étendard du métal français. Pas d’introduction nécessaire. Mais alors, Fortitude, sorti en 2021, est-il à la hauteur de leurs monuments passés (The Way of All Flesh, From Mars to Sirius) ? Spoiler : ce n’est pas aussi direct que prévu.
Oui, c’est un album solide, porté par des hymnes comme Amazonia ou New Found, mais certains fans ont reproché son côté plus accessible, un brin poli. On est loin de la furie dévastatrice de leurs débuts.
Alors, tenu ou pas tenu ? Disons que c’est un album qui divise. Mais sur scène, les morceaux de Fortitude n’ont rien perdu de leur impact.
Voilà cinq albums qui méritent de tourner en boucle cette semaine. Des atmosphères lourdes et mélancoliques de Klone à la brutalité glaciale d’Ulcerate, en passant par les épopées progressives de Dvne et le thrash impitoyable de Verbal Razors, il y en a pour tous les goûts (ou plutôt, les non-goûts uniformisés). Et Gojira, bien sûr, continue de polariser, mais toujours avec classe.
Alors, prêts à faire hurler vos enceintes ? La scène métal a encore tant à offrir, et cette sélection est là pour prouver que le chaos amplifié est plus vivant que jamais.